Cet endroit du web est consacré à une découverte visuelle et sensorielle de Charles baudelaire et de son œuvre. Vous allez donc dériver dans des zones inconnues et exiguëes, et, je l'espère, être pris dans ce jeu de contemplation formelle et auditive dont le fil rouge sera la biographie de Charles Baudelaire et une lecture progressive des Fleurs du Mal.
Le Port, petit poème en prose paru en 1869 - Manuscrit de Baudelaire.
Avant lui, seul Gérard de Nerval avait pratiqué une poésie qui ne fût pas littérature. Libérée du joug de la raison, la poésie peut désormais exprimer la sensation.
« En faisant de Baudelaire le chef de file d'une poésie de la sensation, Barrès le montre s'épuisant à « chercher de sensations en sensations des frissons, des frissons nouveaux[44] »
Lors de l'inauguration du monument Baudelaire au cimetière du Montparnasse, Armand Dayot, inspecteur des Beaux-Arts, rappellera cette recherche de la sensation : « Ce fait même d'avoir découvert un frisson nouveau, frisson qui va jusqu'à l'extrême limite de la sensibilité, presque au délire de l'Infini, dont il sut emprisonner les manifestations les plus fugitives, fait de Baudelaire un des explorateurs les plus audacieux, mais aussi des plus triomphants de la sensation humaine[45] »
Déjà, dans ses meilleurs poèmes, Baudelaire, tout comme Mallarmé et Maurice Maeterlinck après lui, ne conserve du vers classique que la musique. Par les césures irrégulières, les rejets et les enjambements, il élude le caractère trop mécanique de l'alexandrin et pose les prémices du vers impair de Verlaine et des dissonances de Laforgue, voire du vers libre. Baudelaire jette ainsi les bases du symbolisme.
Inspiré par la lecture de Gaspard de la nuit d'Aloysius Bertrand, qui avait introduit en France le poème en prose, Baudelaire compose les Petits poèmes en prose et explique, dans sa préface : « Quel est celui de nous qui n'a pas, dans ses jours d'ambition, rêvé le miracle d'une prose poétique, musicale sans rythme et sans rime, assez souple et assez heurtée pour s'adapter aux mouvements lyriques de l'âme, aux ondulations de la rêverie, aux soubresauts de la conscience ? »[46].
Jeanne Duval
Jeanne Duval est la principale muse de Baudelaire, avant Apollonie Sabatier et Marie Daubrun. Il entretint une relation tumultueuse et résolument charnelle avec cette mystérieuse quarteronne[47], proche des gens de théâtre et même comédienne secondaire au théâtre de la Porte-Sainte-Antoine. Pour fuir les créanciers, elle avait pour habitude d'emprunter diverses identités (en 1864, elle se faisait appeler "Mademoiselle Prosper"). En réalité, elle se serait appelée "Jeanne Lemer"[48]. Dans une lettre testamentaire adressée le 30 juin 1845 à son notaire, Narcisse Ancelle, où il annonce son intention de se tuer, Baudelaire affirme : « Je donne et lègue tout ce que je possède à Mlle Lemer […] Moi, je n'ai que Jeanne Lemer. Je n'ai trouvé de repos qu'en elle […] »[49]. Plus tard, Baudelaire payera même la pension de Jeanne à l'hospice. Fait de ruptures et de réconciliations, leur ménage illustrait l'union de deux caractères forts.
Jeanne Duval représente pour lui l'ignorance intacte, l’animalité pure[50].
Ce dernier poème, détaillant le destin réservé à Jeanne après sa mort, est assez peu élogieux. Il tire le bilan amer et cruel d'une relation qui n'aura pu satisfaire Baudelaire et se sera avérée source de souffrances bien plus que de bonheur. Il se conclut ainsi : « Et le ver rongera ta peau comme un remords. »[51].
Baudelaire fut également parmi les premiers traducteurs d'Edgar Allan Poe, qu'il contribua à faire connaître en France. Il réunit ses traductions dans plusieurs recueils, notamment les Histoires extraordinaires).
L'Atelier de Baudelaire: "Les Fleurs du Mal", Édition diplomatique en 4 tomes, Claude Pichois et Jacques Dupont, Paris, Honoré Champion ISBN 2-7453-1078-X.
Idées politiques
Fortement influencé par Joseph de Maistre, dont il adopte en 1851 la lecture analogique de l'histoire comme signe d'une écriture providentielle[52], adepte d'un catholicisme aristocratique et mystique, dandy de surcroît, Baudelaire rejette les Lumières, la Révolution, la démocratie et la tyrannie de l'opinion publique[53]. Pessimiste, il dénonce l'absurdité de l'idée de progrès et l'hérésie moderne de la suppression du péché originel[54]. L'homme éternel n'est que « l'animal de proie le plus parfait[55] ». De là procède la violence polémique de ses textes ( notamment les derniers), le sentiment de l'inéluctable décadence, la conviction de la victoire du satanisme ainsi que des affirmations comme : « Il n'existe que trois êtres respectables : le prêtre, le guerrier, le poète. Savoir, tuer et créer[56]. »
Dans « Entre Bainville et Baudelaire », Maurras saluait en Baudelaire l'admirateur de Maistre qui, « dans la faible mesure de l'attention donnée à la vie civique, [avait pris parti] contre tout ce qui ressemblait à la voix du peuple et au suffrage universel. Chrétien bizarre, tourmenté, dissident, il n'en professait pas moins les dogmes les plus opposés à ceux du Vicaire savoyard, tels que la bonté naturelle de l'homme ou l'utilité publique d'une volonté générale [57]. »
Xavier de Harlay, L'Idéal moderne selon Charles Baudelaire & Théodore Chassériau, Tours, Litt&graphie, 2011 ;
Roland Biétry, Baudelaire : le Parnasse, Le Mont-sur-Lausanne, Editions Loisirs et Pédagogie, , 54 p. (ISBN978-2-606-01235-9) ;
Catherine Delons, L'Idée si douce d'une mère, Charles Baudelaire et Caroline Aupick, Les Belles Lettres, 2011 ;
Sergio Cigada, Études sur le Symbolisme, éditées par Giuseppe Bernardelli et Marisa Verna, EduCatt, 2011 (ISBN978-88-8311-847-0) ;
Federica Locatelli, Une figure de l'expansion: la périphrase chez Charles Baudelaire, Peter Lang Publishing Inc, 2015 (ISBN978-3-0343-1589-0) ;
AA.VV., sous la direction de Federica Locatelli, Le Sens dans tous les sens. Voir, toucher, goûter, écouter, respirer les Fleurs du Mal, EduCatt, 2015 (ISBN978-88-6780-819-9).
Charles Baudelaire dans la fiction
Allen S Weiss, Le livre bouffon - Baudelaire à l'Académie, Seuil, 2009.
Felipe Polleri, Baudelaire, Christophe Lucquin Éditeur, 2014.
Articles consacrés à Charles Baudelaire
Jean-Pierre Richard, « Profondeur de Baudelaire », in Poésie et profondeur, Le Seuil, 1955 ;
Yves Bonnefoy, « Les Fleurs du mal », in L'Improbable et autres essais, Mercure de France, 1959 ;
Yves Bonnefoy, « Baudelaire contre Rubens », in Le Nuage rouge et autres essais, Mercure de France, 1977 ;
Yves Bonnefoy, « Baudelaire », in Lieux et destins de l'image, Seuil, La librairie du XXe siècle, 1999 ;
Hugo Friedrich, « Baudelaire, le poète de la modernité », in Structure de la poésie moderne, trad. par Michel-François Demet, Livre de Poche, 1999 ;
Yves Bonnefoy, « La Tentation de l'oubli », in Sous l'horizon du langage, Mercure de France, 2002 ;
Xavier de Harlay, « L'Idéal moderne selon Charles Baudelaire & Théodore Chassériau », revue Art et Poésie de Touraine no 180, 2005 ;
Max Milner, « Le Diable dans la littérature française, de Cazotte à Baudelaire », éd. José Corti, 1960 et 2007, chapitre « Baudelaire » ;
↑"Il y a du Dante dans l'auteur des Fleurs du Mal, mais c'est du Dante d'une époque déchue, c'est du Dante athée et moderne, du Dante venu après Voltaire, dans un temps qui n'aura pas de Saint- Thomas" Les Œuvres et les hommes (1re série) – III. Les Poètes, Paris, Amyot, 1862, p. 380.
↑« La poésie ne peut pas, sous peine de mort ou de défaillance, s'assimiler à la science ou à la morale ; elle n'a pas la Vérité pour objet, elle n'a qu'Elle-même ». - C. Baudelaire, Notice sur Edgar Poe.
↑11e arrondissement ancien - 6e actuel. « ([…] à l’angle du boulevard Saint-Germain (maison détruite […]) » – Baudelaire, Bibliothèque de la Pléiade, 1975, « Chronologie », p. xxv.
↑Baudelaire - correspondance, La Pléiade Gallimard.
↑né à Paris (11e arrondissement ancien - 6e actuel) le 18 janvier 1805 (28 nivôse an XIII). Marié à Paris le 30 avril 1829 avec Anne Félicité Ducessois. Décédé à Fontainebleau (Seine-et-Marne) le 14 avril 1862. Bourgeois respectable de par sa profession de juge, Claude Alphonse Baudelaire et son frère Charles, psychologiquement dissemblables, n'auront aucune proximité affective et n'entretiendront même aucune relation. Comme Charles, Claude Alphonse mourra paralysé.
↑"Monsieur, ce matin votre fils, sommé par le sous-Directeur de remettre un billet qu'un de ses camarades venait de lui glisser, refusa de le donner, le mit en morceaux et l'avala. Mandé chez moi, il me déclare qu'il aime mieux toute punition que de livrer le secret de son camarade et pressé de s'expliquer dans l'intérêt même de cet ami, […] il me répond par des ricanements dont je ne dois pas souffrir l'impertinence. Je vous renvoie donc ce jeune homme qui était doué de moyens assez remarquables, mais qui a tout gâché par un mauvais esprit, dont le bon ordre du Collège a eu plus d'une fois à souffrir." Proviseur J. Pierot. Cité sur le site Baudelaire.Litteratura [archive].
↑le recueil est tiré à 1.100 exemplaires et mis en vente le 21 juin 1857 (cf. J-P Avice et Claude Pichois, Passion Baudelaire, Éd. Textuel, 2003, p. 98).
↑Baudelaire est condamné le vingt août 1857 par la sixième Chambre correctionnelle du Tribunal de la Seine.
↑Baudelaire l'avait malicieusement surnommé « Coco mal perché ».
↑Étienne Charavay, A. de Vigny et Charles Baudelaire candidats à l'Académie française, Charavay Frères éditeurs, 1879.
↑Yvan Leclerc, « L'Opération chirurgicale des Fleurs du mal », dans Crimes écrits : la littérature en procès au XIXe siècle, Plon, 1991, p. 223-281.
↑Yvan Leclerc, op. cit., p. 337-339 où l'on trouve les textes des jugements de 1857 et de 1949.
↑Nicolas Corato (dir. de pub.), « Grandes plaidoiries et grands procès », PRAT, 2005, p. 447-468: réquisitoire de Pinard, plaidoirie de Chaix d'Est-Ange, jugement du tribunal correctionnel, arrêt de la Cour de cassation avec rapport Falco.
↑Claude Pichois et Jean Ziegler, Baudelaire (Fayard, 2005; édition originale 1987), Claude Delarue, Baudelaire, l'enfant idiot (Belfond, 1997) et François Porché, La vie douloureuse de Charles Baudelaire (Plon, 1926).
↑Isabelle Viéville Degeorges, Baudelaire, clandestin de lui-même, Page après Page, 2004, page 38
↑« L’île n'appartenait pas seulement aux rentiers et aux petits bourgeois. Elle leur était disputée par les artistes qui recherchaient des espaces bon marché et la liberté. », C. Pichois et J. Ziegler, Baudelaire, Fayard, 2005.
↑L'hôtel Pimodan fut bâti au XVIIe siècle par le duc de Lauzun, un esthète et "dandy" avant la lettre (v. Barbey D'Aurevilly, « Un dandy d’avant les dandys », in Du dandysme et de George Brummell). À l’époque de Baudelaire, cet hôtel abrite une quantité d'artistes et sera le lieu de réunion du Club des haschichins, immortalisé par Théophile Gautier dans le conte du même nom.
↑ a et bLe temps baudelairien et la fuyance de l’art romantique: entre tempus et aeternitas, Judith Spencer, Neophilogogus juillet 2009.
↑« Manet [auquel le texte est dédié] avait pour modèle, au moment où Baudelaire commença de fréquenter son atelier, un gamin nommé Alexandre. […] Le sujet du poème est directement emprunté à ce qui se passa dans l'atelier de Manet le jour de 1861 où Alexandre fut trouvé pendu, un sucre d'orge entre les dents. Quant à l'épisode de la mère et des voisins, rien ne permet de savoir s'il est authentique ou s'il a été inventé par Baudelaire. » Petits poèmes en prose, éd. Henri Lemaitre, Garnier, coll. « Classiques Garnier », 1997, p. 148.
↑« Notes nouvelles sur Edgar Poe », dans Critique littéraire, Gallimard, coll. « Pléiade », 1976, p. 333.
↑« Exposition universelle (1855). III. Eugène Delacroix. », dans Œuvres complètes, t. 2, Gallimard, coll. « La Pléiade », 1976, p. 596.
↑Manifestes du surréalisme, Gallimard, coll. « folio essais », 2005, p. 14.
↑Curiosités esthétiques. L'Art romantique, éd. Henri Lemaitre, Garnier, coll. « Classiques Garnier », 1986, p. 676.
↑André Guyaux « Baudelaire : Un demi siècle de lecture des Fleurs du mal », Presses Universitaires de paris-Sorbonne, 2007, p. 70, (ISBN978-2-84050-496-2).
↑Petits poèmes en prose, éd. Henri Lemaitre, Garnier, coll. « Classiques Garnier », 1997, p. 7.
↑d'après le témoignage de Théodore Duret, recueilli dans le Baudelaire d'Ernest Raynaud, cité dans Lecture de Baudelaire de Louis Aguettant (Les cahiers bleus du Club National du Disque, 1957, p. 13), elle était davantage "quarteronne" que "mulâtresse".
↑Pascal Pia, Baudelaire, Seuil, Collection Écrivains de toujours, 1952 et 1995, p. 50.
↑Correspondance, volume I, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1973, p. 124-125.
↑« Il vivait alors en concubinage avec Jeanne Duval, et depuis cinq ans qu'il la connaissait avait sondé jusque dans leur profondeur l'animalité de cette sang mêlé. […] Seuls restaient, malgré l'envoûtement qu'exerçait encore sur lui son "vampire", avec un curieux besoin d'expiation, la honte de cette liaison, le remords de la dégradation où le maintenait sa passion avilissante. » Albert Feuillerat, Baudelaire et la belle aux cheveux d'or, José Corti, 1941, p. 21.
↑pour un point de vue moins misogyne, voir : Angela Carter, Vénus noire, C. Bourgois, 2000. L'auteur y présente la liaison vue par Jeanne Duval.
↑Charles Baudelaire, Hygiène, 1887, « De Maistre m'a appris à raisonner ».
↑Sous la direction de Jean-Clément Martin, Dictionnaire de la Contre-Révolution, Gérard Gengembre, « Ballanche, Pierre Simon », éd. Perrin, 2011, p. 86-87.
↑Chalres Baudelaire, lettre à Alphonse Toussenel, 21 janvier 1856.
Le Port, petit poème en prose paru en 1869 - Manuscrit de Baudelaire.
Avant lui, seul Gérard de Nerval avait pratiqué une poésie qui ne fût pas littérature. Libérée du joug de la raison, la poésie peut désormais exprimer la sensation.
« En faisant de Baudelaire le chef de file d'une poésie de la sensation, Barrès le montre s'épuisant à « chercher de sensations en sensations des frissons, des frissons nouveaux[44] »
Lors de l'inauguration du monument Baudelaire au cimetière du Montparnasse, Armand Dayot, inspecteur des Beaux-Arts, rappellera cette recherche de la sensation : « Ce fait même d'avoir découvert un frisson nouveau, frisson qui va jusqu'à l'extrême limite de la sensibilité, presque au délire de l'Infini, dont il sut emprisonner les manifestations les plus fugitives, fait de Baudelaire un des explorateurs les plus audacieux, mais aussi des plus triomphants de la sensation humaine[45] »
Déjà, dans ses meilleurs poèmes, Baudelaire, tout comme Mallarmé et Maurice Maeterlinck après lui, ne conserve du vers classique que la musique. Par les césures irrégulières, les rejets et les enjambements, il élude le caractère trop mécanique de l'alexandrin et pose les prémices du vers impair de Verlaine et des dissonances de Laforgue, voire du vers libre. Baudelaire jette ainsi les bases du symbolisme.
Inspiré par la lecture de Gaspard de la nuit d'Aloysius Bertrand, qui avait introduit en France le poème en prose, Baudelaire compose les Petits poèmes en prose et explique, dans sa préface : « Quel est celui de nous qui n'a pas, dans ses jours d'ambition, rêvé le miracle d'une prose poétique, musicale sans rythme et sans rime, assez souple et assez heurtée pour s'adapter aux mouvements lyriques de l'âme, aux ondulations de la rêverie, aux soubresauts de la conscience ? »[46].
Jeanne Duval
Jeanne Duval est la principale muse de Baudelaire, avant Apollonie Sabatier et Marie Daubrun. Il entretint une relation tumultueuse et résolument charnelle avec cette mystérieuse quarteronne[47], proche des gens de théâtre et même comédienne secondaire au théâtre de la Porte-Sainte-Antoine. Pour fuir les créanciers, elle avait pour habitude d'emprunter diverses identités (en 1864, elle se faisait appeler "Mademoiselle Prosper"). En réalité, elle se serait appelée "Jeanne Lemer"[48]. Dans une lettre testamentaire adressée le 30 juin 1845 à son notaire, Narcisse Ancelle, où il annonce son intention de se tuer, Baudelaire affirme : « Je donne et lègue tout ce que je possède à Mlle Lemer […] Moi, je n'ai que Jeanne Lemer. Je n'ai trouvé de repos qu'en elle […] »[49]. Plus tard, Baudelaire payera même la pension de Jeanne à l'hospice. Fait de ruptures et de réconciliations, leur ménage illustrait l'union de deux caractères forts.
Jeanne Duval représente pour lui l'ignorance intacte, l’animalité pure[50].
Ce dernier poème, détaillant le destin réservé à Jeanne après sa mort, est assez peu élogieux. Il tire le bilan amer et cruel d'une relation qui n'aura pu satisfaire Baudelaire et se sera avérée source de souffrances bien plus que de bonheur. Il se conclut ainsi : « Et le ver rongera ta peau comme un remords. »[51].
Baudelaire fut également parmi les premiers traducteurs d'Edgar Allan Poe, qu'il contribua à faire connaître en France. Il réunit ses traductions dans plusieurs recueils, notamment les Histoires extraordinaires).
L'Atelier de Baudelaire: "Les Fleurs du Mal", Édition diplomatique en 4 tomes, Claude Pichois et Jacques Dupont, Paris, Honoré Champion ISBN 2-7453-1078-X.
Idées politiques
Fortement influencé par Joseph de Maistre, dont il adopte en 1851 la lecture analogique de l'histoire comme signe d'une écriture providentielle[52], adepte d'un catholicisme aristocratique et mystique, dandy de surcroît, Baudelaire rejette les Lumières, la Révolution, la démocratie et la tyrannie de l'opinion publique[53]. Pessimiste, il dénonce l'absurdité de l'idée de progrès et l'hérésie moderne de la suppression du péché originel[54]. L'homme éternel n'est que « l'animal de proie le plus parfait[55] ». De là procède la violence polémique de ses textes ( notamment les derniers), le sentiment de l'inéluctable décadence, la conviction de la victoire du satanisme ainsi que des affirmations comme : « Il n'existe que trois êtres respectables : le prêtre, le guerrier, le poète. Savoir, tuer et créer[56]. »
Dans « Entre Bainville et Baudelaire », Maurras saluait en Baudelaire l'admirateur de Maistre qui, « dans la faible mesure de l'attention donnée à la vie civique, [avait pris parti] contre tout ce qui ressemblait à la voix du peuple et au suffrage universel. Chrétien bizarre, tourmenté, dissident, il n'en professait pas moins les dogmes les plus opposés à ceux du Vicaire savoyard, tels que la bonté naturelle de l'homme ou l'utilité publique d'une volonté générale [57]. »
Xavier de Harlay, L'Idéal moderne selon Charles Baudelaire & Théodore Chassériau, Tours, Litt&graphie, 2011 ;
Roland Biétry, Baudelaire : le Parnasse, Le Mont-sur-Lausanne, Editions Loisirs et Pédagogie, , 54 p. (ISBN978-2-606-01235-9) ;
Catherine Delons, L'Idée si douce d'une mère, Charles Baudelaire et Caroline Aupick, Les Belles Lettres, 2011 ;
Sergio Cigada, Études sur le Symbolisme, éditées par Giuseppe Bernardelli et Marisa Verna, EduCatt, 2011 (ISBN978-88-8311-847-0) ;
Federica Locatelli, Une figure de l'expansion: la périphrase chez Charles Baudelaire, Peter Lang Publishing Inc, 2015 (ISBN978-3-0343-1589-0) ;
AA.VV., sous la direction de Federica Locatelli, Le Sens dans tous les sens. Voir, toucher, goûter, écouter, respirer les Fleurs du Mal, EduCatt, 2015 (ISBN978-88-6780-819-9).
Charles Baudelaire dans la fiction
Allen S Weiss, Le livre bouffon - Baudelaire à l'Académie, Seuil, 2009.
Felipe Polleri, Baudelaire, Christophe Lucquin Éditeur, 2014.
Articles consacrés à Charles Baudelaire
Jean-Pierre Richard, « Profondeur de Baudelaire », in Poésie et profondeur, Le Seuil, 1955 ;
Yves Bonnefoy, « Les Fleurs du mal », in L'Improbable et autres essais, Mercure de France, 1959 ;
Yves Bonnefoy, « Baudelaire contre Rubens », in Le Nuage rouge et autres essais, Mercure de France, 1977 ;
Yves Bonnefoy, « Baudelaire », in Lieux et destins de l'image, Seuil, La librairie du XXe siècle, 1999 ;
Hugo Friedrich, « Baudelaire, le poète de la modernité », in Structure de la poésie moderne, trad. par Michel-François Demet, Livre de Poche, 1999 ;
Yves Bonnefoy, « La Tentation de l'oubli », in Sous l'horizon du langage, Mercure de France, 2002 ;
Xavier de Harlay, « L'Idéal moderne selon Charles Baudelaire & Théodore Chassériau », revue Art et Poésie de Touraine no 180, 2005 ;
Max Milner, « Le Diable dans la littérature française, de Cazotte à Baudelaire », éd. José Corti, 1960 et 2007, chapitre « Baudelaire » ;
↑"Il y a du Dante dans l'auteur des Fleurs du Mal, mais c'est du Dante d'une époque déchue, c'est du Dante athée et moderne, du Dante venu après Voltaire, dans un temps qui n'aura pas de Saint- Thomas" Les Œuvres et les hommes (1re série) – III. Les Poètes, Paris, Amyot, 1862, p. 380.
↑« La poésie ne peut pas, sous peine de mort ou de défaillance, s'assimiler à la science ou à la morale ; elle n'a pas la Vérité pour objet, elle n'a qu'Elle-même ». - C. Baudelaire, Notice sur Edgar Poe.
↑11e arrondissement ancien - 6e actuel. « ([…] à l’angle du boulevard Saint-Germain (maison détruite […]) » – Baudelaire, Bibliothèque de la Pléiade, 1975, « Chronologie », p. xxv.
↑Baudelaire - correspondance, La Pléiade Gallimard.
↑né à Paris (11e arrondissement ancien - 6e actuel) le 18 janvier 1805 (28 nivôse an XIII). Marié à Paris le 30 avril 1829 avec Anne Félicité Ducessois. Décédé à Fontainebleau (Seine-et-Marne) le 14 avril 1862. Bourgeois respectable de par sa profession de juge, Claude Alphonse Baudelaire et son frère Charles, psychologiquement dissemblables, n'auront aucune proximité affective et n'entretiendront même aucune relation. Comme Charles, Claude Alphonse mourra paralysé.
↑"Monsieur, ce matin votre fils, sommé par le sous-Directeur de remettre un billet qu'un de ses camarades venait de lui glisser, refusa de le donner, le mit en morceaux et l'avala. Mandé chez moi, il me déclare qu'il aime mieux toute punition que de livrer le secret de son camarade et pressé de s'expliquer dans l'intérêt même de cet ami, […] il me répond par des ricanements dont je ne dois pas souffrir l'impertinence. Je vous renvoie donc ce jeune homme qui était doué de moyens assez remarquables, mais qui a tout gâché par un mauvais esprit, dont le bon ordre du Collège a eu plus d'une fois à souffrir." Proviseur J. Pierot. Cité sur le site Baudelaire.Litteratura [archive].
↑le recueil est tiré à 1.100 exemplaires et mis en vente le 21 juin 1857 (cf. J-P Avice et Claude Pichois, Passion Baudelaire, Éd. Textuel, 2003, p. 98).
↑Baudelaire est condamné le vingt août 1857 par la sixième Chambre correctionnelle du Tribunal de la Seine.
↑Baudelaire l'avait malicieusement surnommé « Coco mal perché ».
↑Étienne Charavay, A. de Vigny et Charles Baudelaire candidats à l'Académie française, Charavay Frères éditeurs, 1879.
↑Yvan Leclerc, « L'Opération chirurgicale des Fleurs du mal », dans Crimes écrits : la littérature en procès au XIXe siècle, Plon, 1991, p. 223-281.
↑Yvan Leclerc, op. cit., p. 337-339 où l'on trouve les textes des jugements de 1857 et de 1949.
↑Nicolas Corato (dir. de pub.), « Grandes plaidoiries et grands procès », PRAT, 2005, p. 447-468: réquisitoire de Pinard, plaidoirie de Chaix d'Est-Ange, jugement du tribunal correctionnel, arrêt de la Cour de cassation avec rapport Falco.
↑Claude Pichois et Jean Ziegler, Baudelaire (Fayard, 2005; édition originale 1987), Claude Delarue, Baudelaire, l'enfant idiot (Belfond, 1997) et François Porché, La vie douloureuse de Charles Baudelaire (Plon, 1926).
↑Isabelle Viéville Degeorges, Baudelaire, clandestin de lui-même, Page après Page, 2004, page 38
↑« L’île n'appartenait pas seulement aux rentiers et aux petits bourgeois. Elle leur était disputée par les artistes qui recherchaient des espaces bon marché et la liberté. », C. Pichois et J. Ziegler, Baudelaire, Fayard, 2005.
↑L'hôtel Pimodan fut bâti au XVIIe siècle par le duc de Lauzun, un esthète et "dandy" avant la lettre (v. Barbey D'Aurevilly, « Un dandy d’avant les dandys », in Du dandysme et de George Brummell). À l’époque de Baudelaire, cet hôtel abrite une quantité d'artistes et sera le lieu de réunion du Club des haschichins, immortalisé par Théophile Gautier dans le conte du même nom.
↑ a et bLe temps baudelairien et la fuyance de l’art romantique: entre tempus et aeternitas, Judith Spencer, Neophilogogus juillet 2009.
↑« Manet [auquel le texte est dédié] avait pour modèle, au moment où Baudelaire commença de fréquenter son atelier, un gamin nommé Alexandre. […] Le sujet du poème est directement emprunté à ce qui se passa dans l'atelier de Manet le jour de 1861 où Alexandre fut trouvé pendu, un sucre d'orge entre les dents. Quant à l'épisode de la mère et des voisins, rien ne permet de savoir s'il est authentique ou s'il a été inventé par Baudelaire. » Petits poèmes en prose, éd. Henri Lemaitre, Garnier, coll. « Classiques Garnier », 1997, p. 148.
↑« Notes nouvelles sur Edgar Poe », dans Critique littéraire, Gallimard, coll. « Pléiade », 1976, p. 333.
↑« Exposition universelle (1855). III. Eugène Delacroix. », dans Œuvres complètes, t. 2, Gallimard, coll. « La Pléiade », 1976, p. 596.
↑Manifestes du surréalisme, Gallimard, coll. « folio essais », 2005, p. 14.
↑Curiosités esthétiques. L'Art romantique, éd. Henri Lemaitre, Garnier, coll. « Classiques Garnier », 1986, p. 676.
↑André Guyaux « Baudelaire : Un demi siècle de lecture des Fleurs du mal », Presses Universitaires de paris-Sorbonne, 2007, p. 70, (ISBN978-2-84050-496-2).
↑Petits poèmes en prose, éd. Henri Lemaitre, Garnier, coll. « Classiques Garnier », 1997, p. 7.
↑d'après le témoignage de Théodore Duret, recueilli dans le Baudelaire d'Ernest Raynaud, cité dans Lecture de Baudelaire de Louis Aguettant (Les cahiers bleus du Club National du Disque, 1957, p. 13), elle était davantage "quarteronne" que "mulâtresse".
↑Pascal Pia, Baudelaire, Seuil, Collection Écrivains de toujours, 1952 et 1995, p. 50.
↑Correspondance, volume I, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1973, p. 124-125.
↑« Il vivait alors en concubinage avec Jeanne Duval, et depuis cinq ans qu'il la connaissait avait sondé jusque dans leur profondeur l'animalité de cette sang mêlé. […] Seuls restaient, malgré l'envoûtement qu'exerçait encore sur lui son "vampire", avec un curieux besoin d'expiation, la honte de cette liaison, le remords de la dégradation où le maintenait sa passion avilissante. » Albert Feuillerat, Baudelaire et la belle aux cheveux d'or, José Corti, 1941, p. 21.
↑pour un point de vue moins misogyne, voir : Angela Carter, Vénus noire, C. Bourgois, 2000. L'auteur y présente la liaison vue par Jeanne Duval.
↑Charles Baudelaire, Hygiène, 1887, « De Maistre m'a appris à raisonner ».
↑Sous la direction de Jean-Clément Martin, Dictionnaire de la Contre-Révolution, Gérard Gengembre, « Ballanche, Pierre Simon », éd. Perrin, 2011, p. 86-87.
↑Chalres Baudelaire, lettre à Alphonse Toussenel, 21 janvier 1856.
Le Port, petit poème en prose paru en 1869 - Manuscrit de Baudelaire.
Avant lui, seul Gérard de Nerval avait pratiqué une poésie qui ne fût pas littérature. Libérée du joug de la raison, la poésie peut désormais exprimer la sensation.
« En faisant de Baudelaire le chef de file d'une poésie de la sensation, Barrès le montre s'épuisant à « chercher de sensations en sensations des frissons, des frissons nouveaux[44] »
Lors de l'inauguration du monument Baudelaire au cimetière du Montparnasse, Armand Dayot, inspecteur des Beaux-Arts, rappellera cette recherche de la sensation : « Ce fait même d'avoir découvert un frisson nouveau, frisson qui va jusqu'à l'extrême limite de la sensibilité, presque au délire de l'Infini, dont il sut emprisonner les manifestations les plus fugitives, fait de Baudelaire un des explorateurs les plus audacieux, mais aussi des plus triomphants de la sensation humaine[45] »
Déjà, dans ses meilleurs poèmes, Baudelaire, tout comme Mallarmé et Maurice Maeterlinck après lui, ne conserve du vers classique que la musique. Par les césures irrégulières, les rejets et les enjambements, il élude le caractère trop mécanique de l'alexandrin et pose les prémices du vers impair de Verlaine et des dissonances de Laforgue, voire du vers libre. Baudelaire jette ainsi les bases du symbolisme.
Inspiré par la lecture de Gaspard de la nuit d'Aloysius Bertrand, qui avait introduit en France le poème en prose, Baudelaire compose les Petits poèmes en prose et explique, dans sa préface : « Quel est celui de nous qui n'a pas, dans ses jours d'ambition, rêvé le miracle d'une prose poétique, musicale sans rythme et sans rime, assez souple et assez heurtée pour s'adapter aux mouvements lyriques de l'âme, aux ondulations de la rêverie, aux soubresauts de la conscience ? »[46].
Jeanne Duval
Jeanne Duval est la principale muse de Baudelaire, avant Apollonie Sabatier et Marie Daubrun. Il entretint une relation tumultueuse et résolument charnelle avec cette mystérieuse quarteronne[47], proche des gens de théâtre et même comédienne secondaire au théâtre de la Porte-Sainte-Antoine. Pour fuir les créanciers, elle avait pour habitude d'emprunter diverses identités (en 1864, elle se faisait appeler "Mademoiselle Prosper"). En réalité, elle se serait appelée "Jeanne Lemer"[48]. Dans une lettre testamentaire adressée le 30 juin 1845 à son notaire, Narcisse Ancelle, où il annonce son intention de se tuer, Baudelaire affirme : « Je donne et lègue tout ce que je possède à Mlle Lemer […] Moi, je n'ai que Jeanne Lemer. Je n'ai trouvé de repos qu'en elle […] »[49]. Plus tard, Baudelaire payera même la pension de Jeanne à l'hospice. Fait de ruptures et de réconciliations, leur ménage illustrait l'union de deux caractères forts.
Jeanne Duval représente pour lui l'ignorance intacte, l’animalité pure[50].
Ce dernier poème, détaillant le destin réservé à Jeanne après sa mort, est assez peu élogieux. Il tire le bilan amer et cruel d'une relation qui n'aura pu satisfaire Baudelaire et se sera avérée source de souffrances bien plus que de bonheur. Il se conclut ainsi : « Et le ver rongera ta peau comme un remords. »[51].
Baudelaire fut également parmi les premiers traducteurs d'Edgar Allan Poe, qu'il contribua à faire connaître en France. Il réunit ses traductions dans plusieurs recueils, notamment les Histoires extraordinaires).
L'Atelier de Baudelaire: "Les Fleurs du Mal", Édition diplomatique en 4 tomes, Claude Pichois et Jacques Dupont, Paris, Honoré Champion ISBN 2-7453-1078-X.
Idées politiques
Fortement influencé par Joseph de Maistre, dont il adopte en 1851 la lecture analogique de l'histoire comme signe d'une écriture providentielle[52], adepte d'un catholicisme aristocratique et mystique, dandy de surcroît, Baudelaire rejette les Lumières, la Révolution, la démocratie et la tyrannie de l'opinion publique[53]. Pessimiste, il dénonce l'absurdité de l'idée de progrès et l'hérésie moderne de la suppression du péché originel[54]. L'homme éternel n'est que « l'animal de proie le plus parfait[55] ». De là procède la violence polémique de ses textes ( notamment les derniers), le sentiment de l'inéluctable décadence, la conviction de la victoire du satanisme ainsi que des affirmations comme : « Il n'existe que trois êtres respectables : le prêtre, le guerrier, le poète. Savoir, tuer et créer[56]. »
Dans « Entre Bainville et Baudelaire », Maurras saluait en Baudelaire l'admirateur de Maistre qui, « dans la faible mesure de l'attention donnée à la vie civique, [avait pris parti] contre tout ce qui ressemblait à la voix du peuple et au suffrage universel. Chrétien bizarre, tourmenté, dissident, il n'en professait pas moins les dogmes les plus opposés à ceux du Vicaire savoyard, tels que la bonté naturelle de l'homme ou l'utilité publique d'une volonté générale [57]. »
Xavier de Harlay, L'Idéal moderne selon Charles Baudelaire & Théodore Chassériau, Tours, Litt&graphie, 2011 ;
Roland Biétry, Baudelaire : le Parnasse, Le Mont-sur-Lausanne, Editions Loisirs et Pédagogie, , 54 p. (ISBN978-2-606-01235-9) ;
Catherine Delons, L'Idée si douce d'une mère, Charles Baudelaire et Caroline Aupick, Les Belles Lettres, 2011 ;
Sergio Cigada, Études sur le Symbolisme, éditées par Giuseppe Bernardelli et Marisa Verna, EduCatt, 2011 (ISBN978-88-8311-847-0) ;
Federica Locatelli, Une figure de l'expansion: la périphrase chez Charles Baudelaire, Peter Lang Publishing Inc, 2015 (ISBN978-3-0343-1589-0) ;
AA.VV., sous la direction de Federica Locatelli, Le Sens dans tous les sens. Voir, toucher, goûter, écouter, respirer les Fleurs du Mal, EduCatt, 2015 (ISBN978-88-6780-819-9).
Charles Baudelaire dans la fiction
Allen S Weiss, Le livre bouffon - Baudelaire à l'Académie, Seuil, 2009.
Felipe Polleri, Baudelaire, Christophe Lucquin Éditeur, 2014.
Articles consacrés à Charles Baudelaire
Jean-Pierre Richard, « Profondeur de Baudelaire », in Poésie et profondeur, Le Seuil, 1955 ;
Yves Bonnefoy, « Les Fleurs du mal », in L'Improbable et autres essais, Mercure de France, 1959 ;
Yves Bonnefoy, « Baudelaire contre Rubens », in Le Nuage rouge et autres essais, Mercure de France, 1977 ;
Yves Bonnefoy, « Baudelaire », in Lieux et destins de l'image, Seuil, La librairie du XXe siècle, 1999 ;
Hugo Friedrich, « Baudelaire, le poète de la modernité », in Structure de la poésie moderne, trad. par Michel-François Demet, Livre de Poche, 1999 ;
Yves Bonnefoy, « La Tentation de l'oubli », in Sous l'horizon du langage, Mercure de France, 2002 ;
Xavier de Harlay, « L'Idéal moderne selon Charles Baudelaire & Théodore Chassériau », revue Art et Poésie de Touraine no 180, 2005 ;
Max Milner, « Le Diable dans la littérature française, de Cazotte à Baudelaire », éd. José Corti, 1960 et 2007, chapitre « Baudelaire » ;
↑"Il y a du Dante dans l'auteur des Fleurs du Mal, mais c'est du Dante d'une époque déchue, c'est du Dante athée et moderne, du Dante venu après Voltaire, dans un temps qui n'aura pas de Saint- Thomas" Les Œuvres et les hommes (1re série) – III. Les Poètes, Paris, Amyot, 1862, p. 380.
↑« La poésie ne peut pas, sous peine de mort ou de défaillance, s'assimiler à la science ou à la morale ; elle n'a pas la Vérité pour objet, elle n'a qu'Elle-même ». - C. Baudelaire, Notice sur Edgar Poe.
↑11e arrondissement ancien - 6e actuel. « ([…] à l’angle du boulevard Saint-Germain (maison détruite […]) » – Baudelaire, Bibliothèque de la Pléiade, 1975, « Chronologie », p. xxv.
↑Baudelaire - correspondance, La Pléiade Gallimard.
↑né à Paris (11e arrondissement ancien - 6e actuel) le 18 janvier 1805 (28 nivôse an XIII). Marié à Paris le 30 avril 1829 avec Anne Félicité Ducessois. Décédé à Fontainebleau (Seine-et-Marne) le 14 avril 1862. Bourgeois respectable de par sa profession de juge, Claude Alphonse Baudelaire et son frère Charles, psychologiquement dissemblables, n'auront aucune proximité affective et n'entretiendront même aucune relation. Comme Charles, Claude Alphonse mourra paralysé.
↑"Monsieur, ce matin votre fils, sommé par le sous-Directeur de remettre un billet qu'un de ses camarades venait de lui glisser, refusa de le donner, le mit en morceaux et l'avala. Mandé chez moi, il me déclare qu'il aime mieux toute punition que de livrer le secret de son camarade et pressé de s'expliquer dans l'intérêt même de cet ami, […] il me répond par des ricanements dont je ne dois pas souffrir l'impertinence. Je vous renvoie donc ce jeune homme qui était doué de moyens assez remarquables, mais qui a tout gâché par un mauvais esprit, dont le bon ordre du Collège a eu plus d'une fois à souffrir." Proviseur J. Pierot. Cité sur le site Baudelaire.Litteratura [archive].
↑le recueil est tiré à 1.100 exemplaires et mis en vente le 21 juin 1857 (cf. J-P Avice et Claude Pichois, Passion Baudelaire, Éd. Textuel, 2003, p. 98).
↑Baudelaire est condamné le vingt août 1857 par la sixième Chambre correctionnelle du Tribunal de la Seine.
↑Baudelaire l'avait malicieusement surnommé « Coco mal perché ».
↑Étienne Charavay, A. de Vigny et Charles Baudelaire candidats à l'Académie française, Charavay Frères éditeurs, 1879.
↑Yvan Leclerc, « L'Opération chirurgicale des Fleurs du mal », dans Crimes écrits : la littérature en procès au XIXe siècle, Plon, 1991, p. 223-281.
↑Yvan Leclerc, op. cit., p. 337-339 où l'on trouve les textes des jugements de 1857 et de 1949.
↑Nicolas Corato (dir. de pub.), « Grandes plaidoiries et grands procès », PRAT, 2005, p. 447-468: réquisitoire de Pinard, plaidoirie de Chaix d'Est-Ange, jugement du tribunal correctionnel, arrêt de la Cour de cassation avec rapport Falco.
↑Claude Pichois et Jean Ziegler, Baudelaire (Fayard, 2005; édition originale 1987), Claude Delarue, Baudelaire, l'enfant idiot (Belfond, 1997) et François Porché, La vie douloureuse de Charles Baudelaire (Plon, 1926).
↑Isabelle Viéville Degeorges, Baudelaire, clandestin de lui-même, Page après Page, 2004, page 38
↑« L’île n'appartenait pas seulement aux rentiers et aux petits bourgeois. Elle leur était disputée par les artistes qui recherchaient des espaces bon marché et la liberté. », C. Pichois et J. Ziegler, Baudelaire, Fayard, 2005.
↑L'hôtel Pimodan fut bâti au XVIIe siècle par le duc de Lauzun, un esthète et "dandy" avant la lettre (v. Barbey D'Aurevilly, « Un dandy d’avant les dandys », in Du dandysme et de George Brummell). À l’époque de Baudelaire, cet hôtel abrite une quantité d'artistes et sera le lieu de réunion du Club des haschichins, immortalisé par Théophile Gautier dans le conte du même nom.
↑ a et bLe temps baudelairien et la fuyance de l’art romantique: entre tempus et aeternitas, Judith Spencer, Neophilogogus juillet 2009.
↑« Manet [auquel le texte est dédié] avait pour modèle, au moment où Baudelaire commença de fréquenter son atelier, un gamin nommé Alexandre. […] Le sujet du poème est directement emprunté à ce qui se passa dans l'atelier de Manet le jour de 1861 où Alexandre fut trouvé pendu, un sucre d'orge entre les dents. Quant à l'épisode de la mère et des voisins, rien ne permet de savoir s'il est authentique ou s'il a été inventé par Baudelaire. » Petits poèmes en prose, éd. Henri Lemaitre, Garnier, coll. « Classiques Garnier », 1997, p. 148.
↑« Notes nouvelles sur Edgar Poe », dans Critique littéraire, Gallimard, coll. « Pléiade », 1976, p. 333.
↑« Exposition universelle (1855). III. Eugène Delacroix. », dans Œuvres complètes, t. 2, Gallimard, coll. « La Pléiade », 1976, p. 596.
↑Manifestes du surréalisme, Gallimard, coll. « folio essais », 2005, p. 14.
↑Curiosités esthétiques. L'Art romantique, éd. Henri Lemaitre, Garnier, coll. « Classiques Garnier », 1986, p. 676.
↑André Guyaux « Baudelaire : Un demi siècle de lecture des Fleurs du mal », Presses Universitaires de paris-Sorbonne, 2007, p. 70, (ISBN978-2-84050-496-2).
↑Petits poèmes en prose, éd. Henri Lemaitre, Garnier, coll. « Classiques Garnier », 1997, p. 7.
↑d'après le témoignage de Théodore Duret, recueilli dans le Baudelaire d'Ernest Raynaud, cité dans Lecture de Baudelaire de Louis Aguettant (Les cahiers bleus du Club National du Disque, 1957, p. 13), elle était davantage "quarteronne" que "mulâtresse".
↑Pascal Pia, Baudelaire, Seuil, Collection Écrivains de toujours, 1952 et 1995, p. 50.
↑Correspondance, volume I, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1973, p. 124-125.
↑« Il vivait alors en concubinage avec Jeanne Duval, et depuis cinq ans qu'il la connaissait avait sondé jusque dans leur profondeur l'animalité de cette sang mêlé. […] Seuls restaient, malgré l'envoûtement qu'exerçait encore sur lui son "vampire", avec un curieux besoin d'expiation, la honte de cette liaison, le remords de la dégradation où le maintenait sa passion avilissante. » Albert Feuillerat, Baudelaire et la belle aux cheveux d'or, José Corti, 1941, p. 21.
↑pour un point de vue moins misogyne, voir : Angela Carter, Vénus noire, C. Bourgois, 2000. L'auteur y présente la liaison vue par Jeanne Duval.
↑Charles Baudelaire, Hygiène, 1887, « De Maistre m'a appris à raisonner ».
↑Sous la direction de Jean-Clément Martin, Dictionnaire de la Contre-Révolution, Gérard Gengembre, « Ballanche, Pierre Simon », éd. Perrin, 2011, p. 86-87.
↑Chalres Baudelaire, lettre à Alphonse Toussenel, 21 janvier 1856.
Le Port, petit poème en prose paru en 1869 - Manuscrit de Baudelaire.
Avant lui, seul Gérard de Nerval avait pratiqué une poésie qui ne fût pas littérature. Libérée du joug de la raison, la poésie peut désormais exprimer la sensation.
« En faisant de Baudelaire le chef de file d'une poésie de la sensation, Barrès le montre s'épuisant à « chercher de sensations en sensations des frissons, des frissons nouveaux[44] »
Lors de l'inauguration du monument Baudelaire au cimetière du Montparnasse, Armand Dayot, inspecteur des Beaux-Arts, rappellera cette recherche de la sensation : « Ce fait même d'avoir découvert un frisson nouveau, frisson qui va jusqu'à l'extrême limite de la sensibilité, presque au délire de l'Infini, dont il sut emprisonner les manifestations les plus fugitives, fait de Baudelaire un des explorateurs les plus audacieux, mais aussi des plus triomphants de la sensation humaine[45] »
Déjà, dans ses meilleurs poèmes, Baudelaire, tout comme Mallarmé et Maurice Maeterlinck après lui, ne conserve du vers classique que la musique. Par les césures irrégulières, les rejets et les enjambements, il élude le caractère trop mécanique de l'alexandrin et pose les prémices du vers impair de Verlaine et des dissonances de Laforgue, voire du vers libre. Baudelaire jette ainsi les bases du symbolisme.
Inspiré par la lecture de Gaspard de la nuit d'Aloysius Bertrand, qui avait introduit en France le poème en prose, Baudelaire compose les Petits poèmes en prose et explique, dans sa préface : « Quel est celui de nous qui n'a pas, dans ses jours d'ambition, rêvé le miracle d'une prose poétique, musicale sans rythme et sans rime, assez souple et assez heurtée pour s'adapter aux mouvements lyriques de l'âme, aux ondulations de la rêverie, aux soubresauts de la conscience ? »[46].
Jeanne Duval
Jeanne Duval est la principale muse de Baudelaire, avant Apollonie Sabatier et Marie Daubrun. Il entretint une relation tumultueuse et résolument charnelle avec cette mystérieuse quarteronne[47], proche des gens de théâtre et même comédienne secondaire au théâtre de la Porte-Sainte-Antoine. Pour fuir les créanciers, elle avait pour habitude d'emprunter diverses identités (en 1864, elle se faisait appeler "Mademoiselle Prosper"). En réalité, elle se serait appelée "Jeanne Lemer"[48]. Dans une lettre testamentaire adressée le 30 juin 1845 à son notaire, Narcisse Ancelle, où il annonce son intention de se tuer, Baudelaire affirme : « Je donne et lègue tout ce que je possède à Mlle Lemer […] Moi, je n'ai que Jeanne Lemer. Je n'ai trouvé de repos qu'en elle […] »[49]. Plus tard, Baudelaire payera même la pension de Jeanne à l'hospice. Fait de ruptures et de réconciliations, leur ménage illustrait l'union de deux caractères forts.
Jeanne Duval représente pour lui l'ignorance intacte, l’animalité pure[50].
Ce dernier poème, détaillant le destin réservé à Jeanne après sa mort, est assez peu élogieux. Il tire le bilan amer et cruel d'une relation qui n'aura pu satisfaire Baudelaire et se sera avérée source de souffrances bien plus que de bonheur. Il se conclut ainsi : « Et le ver rongera ta peau comme un remords. »[51].
Baudelaire fut également parmi les premiers traducteurs d'Edgar Allan Poe, qu'il contribua à faire connaître en France. Il réunit ses traductions dans plusieurs recueils, notamment les Histoires extraordinaires).
L'Atelier de Baudelaire: "Les Fleurs du Mal", Édition diplomatique en 4 tomes, Claude Pichois et Jacques Dupont, Paris, Honoré Champion ISBN 2-7453-1078-X.
Idées politiques
Fortement influencé par Joseph de Maistre, dont il adopte en 1851 la lecture analogique de l'histoire comme signe d'une écriture providentielle[52], adepte d'un catholicisme aristocratique et mystique, dandy de surcroît, Baudelaire rejette les Lumières, la Révolution, la démocratie et la tyrannie de l'opinion publique[53]. Pessimiste, il dénonce l'absurdité de l'idée de progrès et l'hérésie moderne de la suppression du péché originel[54]. L'homme éternel n'est que « l'animal de proie le plus parfait[55] ». De là procède la violence polémique de ses textes ( notamment les derniers), le sentiment de l'inéluctable décadence, la conviction de la victoire du satanisme ainsi que des affirmations comme : « Il n'existe que trois êtres respectables : le prêtre, le guerrier, le poète. Savoir, tuer et créer[56]. »
Dans « Entre Bainville et Baudelaire », Maurras saluait en Baudelaire l'admirateur de Maistre qui, « dans la faible mesure de l'attention donnée à la vie civique, [avait pris parti] contre tout ce qui ressemblait à la voix du peuple et au suffrage universel. Chrétien bizarre, tourmenté, dissident, il n'en professait pas moins les dogmes les plus opposés à ceux du Vicaire savoyard, tels que la bonté naturelle de l'homme ou l'utilité publique d'une volonté générale [57]. »
Xavier de Harlay, L'Idéal moderne selon Charles Baudelaire & Théodore Chassériau, Tours, Litt&graphie, 2011 ;
Roland Biétry, Baudelaire : le Parnasse, Le Mont-sur-Lausanne, Editions Loisirs et Pédagogie, , 54 p. (ISBN978-2-606-01235-9) ;
Catherine Delons, L'Idée si douce d'une mère, Charles Baudelaire et Caroline Aupick, Les Belles Lettres, 2011 ;
Sergio Cigada, Études sur le Symbolisme, éditées par Giuseppe Bernardelli et Marisa Verna, EduCatt, 2011 (ISBN978-88-8311-847-0) ;
Federica Locatelli, Une figure de l'expansion: la périphrase chez Charles Baudelaire, Peter Lang Publishing Inc, 2015 (ISBN978-3-0343-1589-0) ;
AA.VV., sous la direction de Federica Locatelli, Le Sens dans tous les sens. Voir, toucher, goûter, écouter, respirer les Fleurs du Mal, EduCatt, 2015 (ISBN978-88-6780-819-9).
Charles Baudelaire dans la fiction
Allen S Weiss, Le livre bouffon - Baudelaire à l'Académie, Seuil, 2009.
Felipe Polleri, Baudelaire, Christophe Lucquin Éditeur, 2014.
Articles consacrés à Charles Baudelaire
Jean-Pierre Richard, « Profondeur de Baudelaire », in Poésie et profondeur, Le Seuil, 1955 ;
Yves Bonnefoy, « Les Fleurs du mal », in L'Improbable et autres essais, Mercure de France, 1959 ;
Yves Bonnefoy, « Baudelaire contre Rubens », in Le Nuage rouge et autres essais, Mercure de France, 1977 ;
Yves Bonnefoy, « Baudelaire », in Lieux et destins de l'image, Seuil, La librairie du XXe siècle, 1999 ;
Hugo Friedrich, « Baudelaire, le poète de la modernité », in Structure de la poésie moderne, trad. par Michel-François Demet, Livre de Poche, 1999 ;
Yves Bonnefoy, « La Tentation de l'oubli », in Sous l'horizon du langage, Mercure de France, 2002 ;
Xavier de Harlay, « L'Idéal moderne selon Charles Baudelaire & Théodore Chassériau », revue Art et Poésie de Touraine no 180, 2005 ;
Max Milner, « Le Diable dans la littérature française, de Cazotte à Baudelaire », éd. José Corti, 1960 et 2007, chapitre « Baudelaire » ;
↑"Il y a du Dante dans l'auteur des Fleurs du Mal, mais c'est du Dante d'une époque déchue, c'est du Dante athée et moderne, du Dante venu après Voltaire, dans un temps qui n'aura pas de Saint- Thomas" Les Œuvres et les hommes (1re série) – III. Les Poètes, Paris, Amyot, 1862, p. 380.
↑« La poésie ne peut pas, sous peine de mort ou de défaillance, s'assimiler à la science ou à la morale ; elle n'a pas la Vérité pour objet, elle n'a qu'Elle-même ». - C. Baudelaire, Notice sur Edgar Poe.
↑11e arrondissement ancien - 6e actuel. « ([…] à l’angle du boulevard Saint-Germain (maison détruite […]) » – Baudelaire, Bibliothèque de la Pléiade, 1975, « Chronologie », p. xxv.
↑Baudelaire - correspondance, La Pléiade Gallimard.
↑né à Paris (11e arrondissement ancien - 6e actuel) le 18 janvier 1805 (28 nivôse an XIII). Marié à Paris le 30 avril 1829 avec Anne Félicité Ducessois. Décédé à Fontainebleau (Seine-et-Marne) le 14 avril 1862. Bourgeois respectable de par sa profession de juge, Claude Alphonse Baudelaire et son frère Charles, psychologiquement dissemblables, n'auront aucune proximité affective et n'entretiendront même aucune relation. Comme Charles, Claude Alphonse mourra paralysé.
↑"Monsieur, ce matin votre fils, sommé par le sous-Directeur de remettre un billet qu'un de ses camarades venait de lui glisser, refusa de le donner, le mit en morceaux et l'avala. Mandé chez moi, il me déclare qu'il aime mieux toute punition que de livrer le secret de son camarade et pressé de s'expliquer dans l'intérêt même de cet ami, […] il me répond par des ricanements dont je ne dois pas souffrir l'impertinence. Je vous renvoie donc ce jeune homme qui était doué de moyens assez remarquables, mais qui a tout gâché par un mauvais esprit, dont le bon ordre du Collège a eu plus d'une fois à souffrir." Proviseur J. Pierot. Cité sur le site Baudelaire.Litteratura [archive].
↑le recueil est tiré à 1.100 exemplaires et mis en vente le 21 juin 1857 (cf. J-P Avice et Claude Pichois, Passion Baudelaire, Éd. Textuel, 2003, p. 98).
↑Baudelaire est condamné le vingt août 1857 par la sixième Chambre correctionnelle du Tribunal de la Seine.
↑Baudelaire l'avait malicieusement surnommé « Coco mal perché ».
↑Étienne Charavay, A. de Vigny et Charles Baudelaire candidats à l'Académie française, Charavay Frères éditeurs, 1879.
↑Yvan Leclerc, « L'Opération chirurgicale des Fleurs du mal », dans Crimes écrits : la littérature en procès au XIXe siècle, Plon, 1991, p. 223-281.
↑Yvan Leclerc, op. cit., p. 337-339 où l'on trouve les textes des jugements de 1857 et de 1949.
↑Nicolas Corato (dir. de pub.), « Grandes plaidoiries et grands procès », PRAT, 2005, p. 447-468: réquisitoire de Pinard, plaidoirie de Chaix d'Est-Ange, jugement du tribunal correctionnel, arrêt de la Cour de cassation avec rapport Falco.
↑Claude Pichois et Jean Ziegler, Baudelaire (Fayard, 2005; édition originale 1987), Claude Delarue, Baudelaire, l'enfant idiot (Belfond, 1997) et François Porché, La vie douloureuse de Charles Baudelaire (Plon, 1926).
↑Isabelle Viéville Degeorges, Baudelaire, clandestin de lui-même, Page après Page, 2004, page 38
↑« L’île n'appartenait pas seulement aux rentiers et aux petits bourgeois. Elle leur était disputée par les artistes qui recherchaient des espaces bon marché et la liberté. », C. Pichois et J. Ziegler, Baudelaire, Fayard, 2005.
↑L'hôtel Pimodan fut bâti au XVIIe siècle par le duc de Lauzun, un esthète et "dandy" avant la lettre (v. Barbey D'Aurevilly, « Un dandy d’avant les dandys », in Du dandysme et de George Brummell). À l’époque de Baudelaire, cet hôtel abrite une quantité d'artistes et sera le lieu de réunion du Club des haschichins, immortalisé par Théophile Gautier dans le conte du même nom.
↑ a et bLe temps baudelairien et la fuyance de l’art romantique: entre tempus et aeternitas, Judith Spencer, Neophilogogus juillet 2009.
↑« Manet [auquel le texte est dédié] avait pour modèle, au moment où Baudelaire commença de fréquenter son atelier, un gamin nommé Alexandre. […] Le sujet du poème est directement emprunté à ce qui se passa dans l'atelier de Manet le jour de 1861 où Alexandre fut trouvé pendu, un sucre d'orge entre les dents. Quant à l'épisode de la mère et des voisins, rien ne permet de savoir s'il est authentique ou s'il a été inventé par Baudelaire. » Petits poèmes en prose, éd. Henri Lemaitre, Garnier, coll. « Classiques Garnier », 1997, p. 148.
↑« Notes nouvelles sur Edgar Poe », dans Critique littéraire, Gallimard, coll. « Pléiade », 1976, p. 333.
↑« Exposition universelle (1855). III. Eugène Delacroix. », dans Œuvres complètes, t. 2, Gallimard, coll. « La Pléiade », 1976, p. 596.
↑Manifestes du surréalisme, Gallimard, coll. « folio essais », 2005, p. 14.
↑Curiosités esthétiques. L'Art romantique, éd. Henri Lemaitre, Garnier, coll. « Classiques Garnier », 1986, p. 676.
↑André Guyaux « Baudelaire : Un demi siècle de lecture des Fleurs du mal », Presses Universitaires de paris-Sorbonne, 2007, p. 70, (ISBN978-2-84050-496-2).
↑Petits poèmes en prose, éd. Henri Lemaitre, Garnier, coll. « Classiques Garnier », 1997, p. 7.
↑d'après le témoignage de Théodore Duret, recueilli dans le Baudelaire d'Ernest Raynaud, cité dans Lecture de Baudelaire de Louis Aguettant (Les cahiers bleus du Club National du Disque, 1957, p. 13), elle était davantage "quarteronne" que "mulâtresse".
↑Pascal Pia, Baudelaire, Seuil, Collection Écrivains de toujours, 1952 et 1995, p. 50.
↑Correspondance, volume I, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1973, p. 124-125.
↑« Il vivait alors en concubinage avec Jeanne Duval, et depuis cinq ans qu'il la connaissait avait sondé jusque dans leur profondeur l'animalité de cette sang mêlé. […] Seuls restaient, malgré l'envoûtement qu'exerçait encore sur lui son "vampire", avec un curieux besoin d'expiation, la honte de cette liaison, le remords de la dégradation où le maintenait sa passion avilissante. » Albert Feuillerat, Baudelaire et la belle aux cheveux d'or, José Corti, 1941, p. 21.
↑pour un point de vue moins misogyne, voir : Angela Carter, Vénus noire, C. Bourgois, 2000. L'auteur y présente la liaison vue par Jeanne Duval.
↑Charles Baudelaire, Hygiène, 1887, « De Maistre m'a appris à raisonner ».
↑Sous la direction de Jean-Clément Martin, Dictionnaire de la Contre-Révolution, Gérard Gengembre, « Ballanche, Pierre Simon », éd. Perrin, 2011, p. 86-87.
↑Chalres Baudelaire, lettre à Alphonse Toussenel, 21 janvier 1856.