Cet endroit du web est consacré à une découverte visuelle et sensorielle de Charles baudelaire et de son œuvre. Vous allez donc dériver dans des zones inconnues et exiguëes, et, je l'espère, être pris dans ce jeu de contemplation formelle et auditive dont le fil rouge sera la biographie de Charles Baudelaire et une lecture progressive des Fleurs du Mal.
Le 24 avril 1864, très endetté, il part pour la Belgique afin d'y entreprendre une tournée de conférences. Hélas, ses talents de critique d'art éclairé ne font plus venir grand monde… Il se fixe à Bruxelles où il rend plusieurs visites à Victor Hugo, exilé politique volontaire. Il prépare un pamphlet contre son éphémère pays d'accueil qui représente, à ses yeux, une caricature de la France bourgeoise. Le féroce Pauvre Belgique! restera inachevé. Souhaitant la mort d'un royaume que, lucide et prémonitoire, il juge artificiel, il en résume l'épitaphe en un mot : Enfin !.
C'est en Belgique que Baudelaire rencontre Félicien Rops, qui illustre Les Fleurs du mal en 1866. Lors d'une visite à l'église Saint-Loup de Namur, Baudelaire perd connaissance. Cet effondrement est suivi de troubles cérébraux, en particulier d'aphasie. À partir de mars 1866, il souffre d'hémiplégie. Il meurt à Paris, de la syphilis, le . Il n'a pu réaliser son souhait d'une édition définitive des Fleurs du Mal, travail de toute une vie. Il est inhumé au cimetière du Montparnasse (6e division), dans la même tombe que sa mère et son beau-père détesté, le général Aupick.
Le Spleen de Paris (autrement appelé Petits poèmes en prose) est édité à titre posthume en 1869, dans une nouvelle édition remaniée par Charles Asselineau et Théodore de Banville. À sa mort, son héritage littéraire est mis aux enchères. L'éditeur Michel Lévy l'acquiert pour 1 750 francs. Une troisième édition des Fleurs du Mal, accompagnée des onze pièces intercalaires, a disparu avec lui.
C'est par la loi du 25 septembre 1946[23] que fut créée une procédure de révision des condamnations pour outrage aux bonnes mœurs commis par la voie du livre, exerçable par le Garde des Sceaux à la demande de la Société des gens de lettres. Celle-ci décida aussitôt, à l'unanimité moins une voix[24], de demander une révision pour Les Fleurs du Mal, accordée le 31 mai 1949 par la Chambre criminelle de la Cour de cassation[25],[26],[27].
Dans ses attendus, la Cour énonce que : « les poèmes faisant l’objet de la prévention ne renferment aucun terme obscène ou même grossier et ne dépassent pas, en leur forme expressive, les libertés permises à l’artiste ; que si certaines peintures ont pu, par leur originalité, alarmer quelques esprits à l’époque de la première publication des Fleurs du Mal et apparaître aux premiers juges comme offensant les bonnes mœurs, une telle appréciation ne s’attachant qu’à l’interprétation réaliste de ces poèmes et négligeant leur sens symbolique, s’est révélée de caractère arbitraire ; qu’elle n’a été ratifiée ni par l’opinion publique, ni par le jugement des lettrés ».
Domiciles du poète
Baudelaire habita principalement à Paris où, constamment endetté et pressé de fuir ses créanciers, il occupa une quarantaine de domiciles[28] :
17, rue du Bac, à partir du remariage de sa mère (1828) et jusqu’à la promotion du colonel Aupick (1832) ;
Lyon (1832-1836). Baudelaire est logé d’abord à la pension Delorme, puis à l’internat du collège Royal ; Pendant cette période, il réside également au 4-6, rue d'Auvergne. Une plaque, marquée d'un C et d'un B au balcon du deuxième étage, y a été apposée[29].
rue de la Culture-Sainte-Catherine (devenue Rue de Sévigné), dans le Marais, domicile de ses parents après son renvoi du collège (printemps 1839). Baudelaire reprend ses cours comme externe au Lycée Saint-Louis ;
22, rue du Vieux-Colombier, chez son répétiteur M. Lassègue, jusqu'à passage du baccalauréat (août 1839) ;
Bordeaux, Île Maurice et Île Bourbon (actuelle Île de la Réunion), lors de son voyage dans les mers du Sud (9 juin 1841 - début février 1842) ;
10 (devenu 22) quai de Béthune, sur l’île Saint-Louis[30], au rez-de-chaussée à gauche de la porte d’entrée, avec fenêtre sur rue (mai-décembre 1842). Il y reçoit les visites de sa nouvelle maîtresse Jeanne Duval, qu’il avait rencontrée au Théâtre du Panthéon (sis au « cloître Saint-Benoît » (bâtiment détruit depuis, à la place de l'actuelle Sorbonne) ;
rue Vaneau, au rez-de-chaussée (premier semestre de 1843) ;
15, quai d’Anjou, sur l'île Saint-Louis (juin à septembre 1843) ;
17 quai d’Anjou, à l'hôtel Pimodan (originellement hôtel de Lauzun, puis redevenu tel plus tard)[31], sur l'île Saint-Louis. Baudelaire occupe trois pièces au dernier étage sous les combles, côté cour (octobre 1843 - 1846). Lors de son aménagement, il loge Jeanne Duval et la mère de Jeanne au 6, rue de la Femme-sans-Tête (devenue Rue Le Regrattier), également sur l’île Saint-Louis ;
une succession d’hôtels et de chambres garnies, souvent très brièvement, à partir de 1846. Au cours de 1846-1847, il réside successivement :
60, rue Pigalle, dans un hôtel situé non loin de Mme Sabatier, qui habitait au 4 ou 16, rue Frochot (octobre 1852 - mai 1854). La mère de Baudelaire et son mari, le général Aupick, habitent à cette époque au 91, rue du Cherche-Midi ;
61, rue Sainte-Anne, à l'hôtel d’York (actuellement hôtel Baudelaire Opéra) (février 1854) ;
57, rue de Seine, à l'hôtel du Maroc (mai 1854 - février 1855) ;
« balloté d’hôtel en hôtel » en mars 1855, où il déménage à six reprises. Au début de juin, il loge dans des gîtes de rencontre[33] ;
18, rue d'Angoulême-du-Temple (devenue rue Jean-Pierre-Timbaud) (janvier - juin 1856). C’est là qu’il emménage de nouveau avec Jeanne Duval, mais les choses ne s’arrangent pas (disputes parfois violentes) et il la quitte ;
19, quai Voltaire, à l'hôtel Voltaire (actuellement hôtel du quai Voltaire) (juin 1856 - novembre 1858). Baudelaire y achève les Fleurs du Mal. L’hôtel se trouve à deux pas de l’imprimerie du Moniteur universel, qui va publier en feuilleton un roman de Poe dans la traduction de Baudelaire - ce dernier dort souvent à l’imprimerie après avoir travaillé toute la journée ;
Allers-retours entre le domicile de sa mère à Honfleur, et le domicile de Jeanne à Paris, 22, rue Beautreillis ; avec quelques séjours à Alençon pour rendre visite à son éditeur Poulet-Malassis (novembre 1858 - juin 1859) ;
22, rue d’Amsterdam, à l'hôtel de Dieppe (cet hôtel existe toujours) (1859-1864). Mme Sabatier habite non loin à partir de 1860, au 10 rue de la Faisanderie. À cette époque, Baudelaire loge Jeanne Duval à Neuilly-sur-Seine, au 4 rue Louis-Philippe, où il cohabite avec elle brièvement de décembre 1860 à janvier 1861) ;
28, rue de la Montagne à Bruxelles, lors d'un séjour en Belgique (1864-1866). Baudelaire loge principalement à l’hôtel du Grand Miroir, Lors de ses rares retours à Paris, il loge à l’hôtel du Chemin de fer du Nord, place du Nord. Jeanne Duval habite à cette époque au 17, rue Sauffroy, dans le quartier des Batignolles. C’est en Belgique que Baudelaire est atteint d’une congestion cérébrale et rapatrié vivant, mais aphasique ;
1, rue du Dôme, dans le quartier de Chaillot, à la clinique du docteur Duval. Baudelaire y entre en juillet 1866 et y meurt le 31 août 1867.
1821 : 13, rue Hautefeuille, Paris 6e. Emplacement de la maison natale, à l'actuel no 17 (l'immeuble n'est pas numéroté).
1856 : 19, quai Voltaire, Paris 7e.
1859 : hôtel de Dieppe, 22, rue d’Amsterdam, Paris 9e.
1866 : 1, rue du Dôme, Paris 16e. Lieu du décès.
Le 24 avril 1864, très endetté, il part pour la Belgique afin d'y entreprendre une tournée de conférences. Hélas, ses talents de critique d'art éclairé ne font plus venir grand monde… Il se fixe à Bruxelles où il rend plusieurs visites à Victor Hugo, exilé politique volontaire. Il prépare un pamphlet contre son éphémère pays d'accueil qui représente, à ses yeux, une caricature de la France bourgeoise. Le féroce Pauvre Belgique! restera inachevé. Souhaitant la mort d'un royaume que, lucide et prémonitoire, il juge artificiel, il en résume l'épitaphe en un mot : Enfin !.
C'est en Belgique que Baudelaire rencontre Félicien Rops, qui illustre Les Fleurs du mal en 1866. Lors d'une visite à l'église Saint-Loup de Namur, Baudelaire perd connaissance. Cet effondrement est suivi de troubles cérébraux, en particulier d'aphasie. À partir de mars 1866, il souffre d'hémiplégie. Il meurt à Paris, de la syphilis, le . Il n'a pu réaliser son souhait d'une édition définitive des Fleurs du Mal, travail de toute une vie. Il est inhumé au cimetière du Montparnasse (6e division), dans la même tombe que sa mère et son beau-père détesté, le général Aupick.
Le Spleen de Paris (autrement appelé Petits poèmes en prose) est édité à titre posthume en 1869, dans une nouvelle édition remaniée par Charles Asselineau et Théodore de Banville. À sa mort, son héritage littéraire est mis aux enchères. L'éditeur Michel Lévy l'acquiert pour 1 750 francs. Une troisième édition des Fleurs du Mal, accompagnée des onze pièces intercalaires, a disparu avec lui.
C'est par la loi du 25 septembre 1946[23] que fut créée une procédure de révision des condamnations pour outrage aux bonnes mœurs commis par la voie du livre, exerçable par le Garde des Sceaux à la demande de la Société des gens de lettres. Celle-ci décida aussitôt, à l'unanimité moins une voix[24], de demander une révision pour Les Fleurs du Mal, accordée le 31 mai 1949 par la Chambre criminelle de la Cour de cassation[25],[26],[27].
Dans ses attendus, la Cour énonce que : « les poèmes faisant l’objet de la prévention ne renferment aucun terme obscène ou même grossier et ne dépassent pas, en leur forme expressive, les libertés permises à l’artiste ; que si certaines peintures ont pu, par leur originalité, alarmer quelques esprits à l’époque de la première publication des Fleurs du Mal et apparaître aux premiers juges comme offensant les bonnes mœurs, une telle appréciation ne s’attachant qu’à l’interprétation réaliste de ces poèmes et négligeant leur sens symbolique, s’est révélée de caractère arbitraire ; qu’elle n’a été ratifiée ni par l’opinion publique, ni par le jugement des lettrés ».
Domiciles du poète
Baudelaire habita principalement à Paris où, constamment endetté et pressé de fuir ses créanciers, il occupa une quarantaine de domiciles[28] :
17, rue du Bac, à partir du remariage de sa mère (1828) et jusqu’à la promotion du colonel Aupick (1832) ;
Lyon (1832-1836). Baudelaire est logé d’abord à la pension Delorme, puis à l’internat du collège Royal ; Pendant cette période, il réside également au 4-6, rue d'Auvergne. Une plaque, marquée d'un C et d'un B au balcon du deuxième étage, y a été apposée[29].
rue de la Culture-Sainte-Catherine (devenue Rue de Sévigné), dans le Marais, domicile de ses parents après son renvoi du collège (printemps 1839). Baudelaire reprend ses cours comme externe au Lycée Saint-Louis ;
22, rue du Vieux-Colombier, chez son répétiteur M. Lassègue, jusqu'à passage du baccalauréat (août 1839) ;
Bordeaux, Île Maurice et Île Bourbon (actuelle Île de la Réunion), lors de son voyage dans les mers du Sud (9 juin 1841 - début février 1842) ;
10 (devenu 22) quai de Béthune, sur l’île Saint-Louis[30], au rez-de-chaussée à gauche de la porte d’entrée, avec fenêtre sur rue (mai-décembre 1842). Il y reçoit les visites de sa nouvelle maîtresse Jeanne Duval, qu’il avait rencontrée au Théâtre du Panthéon (sis au « cloître Saint-Benoît » (bâtiment détruit depuis, à la place de l'actuelle Sorbonne) ;
rue Vaneau, au rez-de-chaussée (premier semestre de 1843) ;
15, quai d’Anjou, sur l'île Saint-Louis (juin à septembre 1843) ;
17 quai d’Anjou, à l'hôtel Pimodan (originellement hôtel de Lauzun, puis redevenu tel plus tard)[31], sur l'île Saint-Louis. Baudelaire occupe trois pièces au dernier étage sous les combles, côté cour (octobre 1843 - 1846). Lors de son aménagement, il loge Jeanne Duval et la mère de Jeanne au 6, rue de la Femme-sans-Tête (devenue Rue Le Regrattier), également sur l’île Saint-Louis ;
une succession d’hôtels et de chambres garnies, souvent très brièvement, à partir de 1846. Au cours de 1846-1847, il réside successivement :
60, rue Pigalle, dans un hôtel situé non loin de Mme Sabatier, qui habitait au 4 ou 16, rue Frochot (octobre 1852 - mai 1854). La mère de Baudelaire et son mari, le général Aupick, habitent à cette époque au 91, rue du Cherche-Midi ;
61, rue Sainte-Anne, à l'hôtel d’York (actuellement hôtel Baudelaire Opéra) (février 1854) ;
57, rue de Seine, à l'hôtel du Maroc (mai 1854 - février 1855) ;
« balloté d’hôtel en hôtel » en mars 1855, où il déménage à six reprises. Au début de juin, il loge dans des gîtes de rencontre[33] ;
18, rue d'Angoulême-du-Temple (devenue rue Jean-Pierre-Timbaud) (janvier - juin 1856). C’est là qu’il emménage de nouveau avec Jeanne Duval, mais les choses ne s’arrangent pas (disputes parfois violentes) et il la quitte ;
19, quai Voltaire, à l'hôtel Voltaire (actuellement hôtel du quai Voltaire) (juin 1856 - novembre 1858). Baudelaire y achève les Fleurs du Mal. L’hôtel se trouve à deux pas de l’imprimerie du Moniteur universel, qui va publier en feuilleton un roman de Poe dans la traduction de Baudelaire - ce dernier dort souvent à l’imprimerie après avoir travaillé toute la journée ;
Allers-retours entre le domicile de sa mère à Honfleur, et le domicile de Jeanne à Paris, 22, rue Beautreillis ; avec quelques séjours à Alençon pour rendre visite à son éditeur Poulet-Malassis (novembre 1858 - juin 1859) ;
22, rue d’Amsterdam, à l'hôtel de Dieppe (cet hôtel existe toujours) (1859-1864). Mme Sabatier habite non loin à partir de 1860, au 10 rue de la Faisanderie. À cette époque, Baudelaire loge Jeanne Duval à Neuilly-sur-Seine, au 4 rue Louis-Philippe, où il cohabite avec elle brièvement de décembre 1860 à janvier 1861) ;
28, rue de la Montagne à Bruxelles, lors d'un séjour en Belgique (1864-1866). Baudelaire loge principalement à l’hôtel du Grand Miroir, Lors de ses rares retours à Paris, il loge à l’hôtel du Chemin de fer du Nord, place du Nord. Jeanne Duval habite à cette époque au 17, rue Sauffroy, dans le quartier des Batignolles. C’est en Belgique que Baudelaire est atteint d’une congestion cérébrale et rapatrié vivant, mais aphasique ;
1, rue du Dôme, dans le quartier de Chaillot, à la clinique du docteur Duval. Baudelaire y entre en juillet 1866 et y meurt le 31 août 1867.
1821 : 13, rue Hautefeuille, Paris 6e. Emplacement de la maison natale, à l'actuel no 17 (l'immeuble n'est pas numéroté).
1856 : 19, quai Voltaire, Paris 7e.
1859 : hôtel de Dieppe, 22, rue d’Amsterdam, Paris 9e.
1866 : 1, rue du Dôme, Paris 16e. Lieu du décès.
Le 24 avril 1864, très endetté, il part pour la Belgique afin d'y entreprendre une tournée de conférences. Hélas, ses talents de critique d'art éclairé ne font plus venir grand monde… Il se fixe à Bruxelles où il rend plusieurs visites à Victor Hugo, exilé politique volontaire. Il prépare un pamphlet contre son éphémère pays d'accueil qui représente, à ses yeux, une caricature de la France bourgeoise. Le féroce Pauvre Belgique! restera inachevé. Souhaitant la mort d'un royaume que, lucide et prémonitoire, il juge artificiel, il en résume l'épitaphe en un mot : Enfin !.
C'est en Belgique que Baudelaire rencontre Félicien Rops, qui illustre Les Fleurs du mal en 1866. Lors d'une visite à l'église Saint-Loup de Namur, Baudelaire perd connaissance. Cet effondrement est suivi de troubles cérébraux, en particulier d'aphasie. À partir de mars 1866, il souffre d'hémiplégie. Il meurt à Paris, de la syphilis, le . Il n'a pu réaliser son souhait d'une édition définitive des Fleurs du Mal, travail de toute une vie. Il est inhumé au cimetière du Montparnasse (6e division), dans la même tombe que sa mère et son beau-père détesté, le général Aupick.
Le Spleen de Paris (autrement appelé Petits poèmes en prose) est édité à titre posthume en 1869, dans une nouvelle édition remaniée par Charles Asselineau et Théodore de Banville. À sa mort, son héritage littéraire est mis aux enchères. L'éditeur Michel Lévy l'acquiert pour 1 750 francs. Une troisième édition des Fleurs du Mal, accompagnée des onze pièces intercalaires, a disparu avec lui.
C'est par la loi du 25 septembre 1946[23] que fut créée une procédure de révision des condamnations pour outrage aux bonnes mœurs commis par la voie du livre, exerçable par le Garde des Sceaux à la demande de la Société des gens de lettres. Celle-ci décida aussitôt, à l'unanimité moins une voix[24], de demander une révision pour Les Fleurs du Mal, accordée le 31 mai 1949 par la Chambre criminelle de la Cour de cassation[25],[26],[27].
Dans ses attendus, la Cour énonce que : « les poèmes faisant l’objet de la prévention ne renferment aucun terme obscène ou même grossier et ne dépassent pas, en leur forme expressive, les libertés permises à l’artiste ; que si certaines peintures ont pu, par leur originalité, alarmer quelques esprits à l’époque de la première publication des Fleurs du Mal et apparaître aux premiers juges comme offensant les bonnes mœurs, une telle appréciation ne s’attachant qu’à l’interprétation réaliste de ces poèmes et négligeant leur sens symbolique, s’est révélée de caractère arbitraire ; qu’elle n’a été ratifiée ni par l’opinion publique, ni par le jugement des lettrés ».
Domiciles du poète
Baudelaire habita principalement à Paris où, constamment endetté et pressé de fuir ses créanciers, il occupa une quarantaine de domiciles[28] :
17, rue du Bac, à partir du remariage de sa mère (1828) et jusqu’à la promotion du colonel Aupick (1832) ;
Lyon (1832-1836). Baudelaire est logé d’abord à la pension Delorme, puis à l’internat du collège Royal ; Pendant cette période, il réside également au 4-6, rue d'Auvergne. Une plaque, marquée d'un C et d'un B au balcon du deuxième étage, y a été apposée[29].
rue de la Culture-Sainte-Catherine (devenue Rue de Sévigné), dans le Marais, domicile de ses parents après son renvoi du collège (printemps 1839). Baudelaire reprend ses cours comme externe au Lycée Saint-Louis ;
22, rue du Vieux-Colombier, chez son répétiteur M. Lassègue, jusqu'à passage du baccalauréat (août 1839) ;
Bordeaux, Île Maurice et Île Bourbon (actuelle Île de la Réunion), lors de son voyage dans les mers du Sud (9 juin 1841 - début février 1842) ;
10 (devenu 22) quai de Béthune, sur l’île Saint-Louis[30], au rez-de-chaussée à gauche de la porte d’entrée, avec fenêtre sur rue (mai-décembre 1842). Il y reçoit les visites de sa nouvelle maîtresse Jeanne Duval, qu’il avait rencontrée au Théâtre du Panthéon (sis au « cloître Saint-Benoît » (bâtiment détruit depuis, à la place de l'actuelle Sorbonne) ;
rue Vaneau, au rez-de-chaussée (premier semestre de 1843) ;
15, quai d’Anjou, sur l'île Saint-Louis (juin à septembre 1843) ;
17 quai d’Anjou, à l'hôtel Pimodan (originellement hôtel de Lauzun, puis redevenu tel plus tard)[31], sur l'île Saint-Louis. Baudelaire occupe trois pièces au dernier étage sous les combles, côté cour (octobre 1843 - 1846). Lors de son aménagement, il loge Jeanne Duval et la mère de Jeanne au 6, rue de la Femme-sans-Tête (devenue Rue Le Regrattier), également sur l’île Saint-Louis ;
une succession d’hôtels et de chambres garnies, souvent très brièvement, à partir de 1846. Au cours de 1846-1847, il réside successivement :
60, rue Pigalle, dans un hôtel situé non loin de Mme Sabatier, qui habitait au 4 ou 16, rue Frochot (octobre 1852 - mai 1854). La mère de Baudelaire et son mari, le général Aupick, habitent à cette époque au 91, rue du Cherche-Midi ;
61, rue Sainte-Anne, à l'hôtel d’York (actuellement hôtel Baudelaire Opéra) (février 1854) ;
57, rue de Seine, à l'hôtel du Maroc (mai 1854 - février 1855) ;
« balloté d’hôtel en hôtel » en mars 1855, où il déménage à six reprises. Au début de juin, il loge dans des gîtes de rencontre[33] ;
18, rue d'Angoulême-du-Temple (devenue rue Jean-Pierre-Timbaud) (janvier - juin 1856). C’est là qu’il emménage de nouveau avec Jeanne Duval, mais les choses ne s’arrangent pas (disputes parfois violentes) et il la quitte ;
19, quai Voltaire, à l'hôtel Voltaire (actuellement hôtel du quai Voltaire) (juin 1856 - novembre 1858). Baudelaire y achève les Fleurs du Mal. L’hôtel se trouve à deux pas de l’imprimerie du Moniteur universel, qui va publier en feuilleton un roman de Poe dans la traduction de Baudelaire - ce dernier dort souvent à l’imprimerie après avoir travaillé toute la journée ;
Allers-retours entre le domicile de sa mère à Honfleur, et le domicile de Jeanne à Paris, 22, rue Beautreillis ; avec quelques séjours à Alençon pour rendre visite à son éditeur Poulet-Malassis (novembre 1858 - juin 1859) ;
22, rue d’Amsterdam, à l'hôtel de Dieppe (cet hôtel existe toujours) (1859-1864). Mme Sabatier habite non loin à partir de 1860, au 10 rue de la Faisanderie. À cette époque, Baudelaire loge Jeanne Duval à Neuilly-sur-Seine, au 4 rue Louis-Philippe, où il cohabite avec elle brièvement de décembre 1860 à janvier 1861) ;
28, rue de la Montagne à Bruxelles, lors d'un séjour en Belgique (1864-1866). Baudelaire loge principalement à l’hôtel du Grand Miroir, Lors de ses rares retours à Paris, il loge à l’hôtel du Chemin de fer du Nord, place du Nord. Jeanne Duval habite à cette époque au 17, rue Sauffroy, dans le quartier des Batignolles. C’est en Belgique que Baudelaire est atteint d’une congestion cérébrale et rapatrié vivant, mais aphasique ;
1, rue du Dôme, dans le quartier de Chaillot, à la clinique du docteur Duval. Baudelaire y entre en juillet 1866 et y meurt le 31 août 1867.
1821 : 13, rue Hautefeuille, Paris 6e. Emplacement de la maison natale, à l'actuel no 17 (l'immeuble n'est pas numéroté).
1856 : 19, quai Voltaire, Paris 7e.
1859 : hôtel de Dieppe, 22, rue d’Amsterdam, Paris 9e.
1866 : 1, rue du Dôme, Paris 16e. Lieu du décès.
Le 24 avril 1864, très endetté, il part pour la Belgique afin d'y entreprendre une tournée de conférences. Hélas, ses talents de critique d'art éclairé ne font plus venir grand monde… Il se fixe à Bruxelles où il rend plusieurs visites à Victor Hugo, exilé politique volontaire. Il prépare un pamphlet contre son éphémère pays d'accueil qui représente, à ses yeux, une caricature de la France bourgeoise. Le féroce Pauvre Belgique! restera inachevé. Souhaitant la mort d'un royaume que, lucide et prémonitoire, il juge artificiel, il en résume l'épitaphe en un mot : Enfin !.
C'est en Belgique que Baudelaire rencontre Félicien Rops, qui illustre Les Fleurs du mal en 1866. Lors d'une visite à l'église Saint-Loup de Namur, Baudelaire perd connaissance. Cet effondrement est suivi de troubles cérébraux, en particulier d'aphasie. À partir de mars 1866, il souffre d'hémiplégie. Il meurt à Paris, de la syphilis, le . Il n'a pu réaliser son souhait d'une édition définitive des Fleurs du Mal, travail de toute une vie. Il est inhumé au cimetière du Montparnasse (6e division), dans la même tombe que sa mère et son beau-père détesté, le général Aupick.
Le Spleen de Paris (autrement appelé Petits poèmes en prose) est édité à titre posthume en 1869, dans une nouvelle édition remaniée par Charles Asselineau et Théodore de Banville. À sa mort, son héritage littéraire est mis aux enchères. L'éditeur Michel Lévy l'acquiert pour 1 750 francs. Une troisième édition des Fleurs du Mal, accompagnée des onze pièces intercalaires, a disparu avec lui.
C'est par la loi du 25 septembre 1946[23] que fut créée une procédure de révision des condamnations pour outrage aux bonnes mœurs commis par la voie du livre, exerçable par le Garde des Sceaux à la demande de la Société des gens de lettres. Celle-ci décida aussitôt, à l'unanimité moins une voix[24], de demander une révision pour Les Fleurs du Mal, accordée le 31 mai 1949 par la Chambre criminelle de la Cour de cassation[25],[26],[27].
Dans ses attendus, la Cour énonce que : « les poèmes faisant l’objet de la prévention ne renferment aucun terme obscène ou même grossier et ne dépassent pas, en leur forme expressive, les libertés permises à l’artiste ; que si certaines peintures ont pu, par leur originalité, alarmer quelques esprits à l’époque de la première publication des Fleurs du Mal et apparaître aux premiers juges comme offensant les bonnes mœurs, une telle appréciation ne s’attachant qu’à l’interprétation réaliste de ces poèmes et négligeant leur sens symbolique, s’est révélée de caractère arbitraire ; qu’elle n’a été ratifiée ni par l’opinion publique, ni par le jugement des lettrés ».
Domiciles du poète
Baudelaire habita principalement à Paris où, constamment endetté et pressé de fuir ses créanciers, il occupa une quarantaine de domiciles[28] :
17, rue du Bac, à partir du remariage de sa mère (1828) et jusqu’à la promotion du colonel Aupick (1832) ;
Lyon (1832-1836). Baudelaire est logé d’abord à la pension Delorme, puis à l’internat du collège Royal ; Pendant cette période, il réside également au 4-6, rue d'Auvergne. Une plaque, marquée d'un C et d'un B au balcon du deuxième étage, y a été apposée[29].
rue de la Culture-Sainte-Catherine (devenue Rue de Sévigné), dans le Marais, domicile de ses parents après son renvoi du collège (printemps 1839). Baudelaire reprend ses cours comme externe au Lycée Saint-Louis ;
22, rue du Vieux-Colombier, chez son répétiteur M. Lassègue, jusqu'à passage du baccalauréat (août 1839) ;
Bordeaux, Île Maurice et Île Bourbon (actuelle Île de la Réunion), lors de son voyage dans les mers du Sud (9 juin 1841 - début février 1842) ;
10 (devenu 22) quai de Béthune, sur l’île Saint-Louis[30], au rez-de-chaussée à gauche de la porte d’entrée, avec fenêtre sur rue (mai-décembre 1842). Il y reçoit les visites de sa nouvelle maîtresse Jeanne Duval, qu’il avait rencontrée au Théâtre du Panthéon (sis au « cloître Saint-Benoît » (bâtiment détruit depuis, à la place de l'actuelle Sorbonne) ;
rue Vaneau, au rez-de-chaussée (premier semestre de 1843) ;
15, quai d’Anjou, sur l'île Saint-Louis (juin à septembre 1843) ;
17 quai d’Anjou, à l'hôtel Pimodan (originellement hôtel de Lauzun, puis redevenu tel plus tard)[31], sur l'île Saint-Louis. Baudelaire occupe trois pièces au dernier étage sous les combles, côté cour (octobre 1843 - 1846). Lors de son aménagement, il loge Jeanne Duval et la mère de Jeanne au 6, rue de la Femme-sans-Tête (devenue Rue Le Regrattier), également sur l’île Saint-Louis ;
une succession d’hôtels et de chambres garnies, souvent très brièvement, à partir de 1846. Au cours de 1846-1847, il réside successivement :
60, rue Pigalle, dans un hôtel situé non loin de Mme Sabatier, qui habitait au 4 ou 16, rue Frochot (octobre 1852 - mai 1854). La mère de Baudelaire et son mari, le général Aupick, habitent à cette époque au 91, rue du Cherche-Midi ;
61, rue Sainte-Anne, à l'hôtel d’York (actuellement hôtel Baudelaire Opéra) (février 1854) ;
57, rue de Seine, à l'hôtel du Maroc (mai 1854 - février 1855) ;
« balloté d’hôtel en hôtel » en mars 1855, où il déménage à six reprises. Au début de juin, il loge dans des gîtes de rencontre[33] ;
18, rue d'Angoulême-du-Temple (devenue rue Jean-Pierre-Timbaud) (janvier - juin 1856). C’est là qu’il emménage de nouveau avec Jeanne Duval, mais les choses ne s’arrangent pas (disputes parfois violentes) et il la quitte ;
19, quai Voltaire, à l'hôtel Voltaire (actuellement hôtel du quai Voltaire) (juin 1856 - novembre 1858). Baudelaire y achève les Fleurs du Mal. L’hôtel se trouve à deux pas de l’imprimerie du Moniteur universel, qui va publier en feuilleton un roman de Poe dans la traduction de Baudelaire - ce dernier dort souvent à l’imprimerie après avoir travaillé toute la journée ;
Allers-retours entre le domicile de sa mère à Honfleur, et le domicile de Jeanne à Paris, 22, rue Beautreillis ; avec quelques séjours à Alençon pour rendre visite à son éditeur Poulet-Malassis (novembre 1858 - juin 1859) ;
22, rue d’Amsterdam, à l'hôtel de Dieppe (cet hôtel existe toujours) (1859-1864). Mme Sabatier habite non loin à partir de 1860, au 10 rue de la Faisanderie. À cette époque, Baudelaire loge Jeanne Duval à Neuilly-sur-Seine, au 4 rue Louis-Philippe, où il cohabite avec elle brièvement de décembre 1860 à janvier 1861) ;
28, rue de la Montagne à Bruxelles, lors d'un séjour en Belgique (1864-1866). Baudelaire loge principalement à l’hôtel du Grand Miroir, Lors de ses rares retours à Paris, il loge à l’hôtel du Chemin de fer du Nord, place du Nord. Jeanne Duval habite à cette époque au 17, rue Sauffroy, dans le quartier des Batignolles. C’est en Belgique que Baudelaire est atteint d’une congestion cérébrale et rapatrié vivant, mais aphasique ;
1, rue du Dôme, dans le quartier de Chaillot, à la clinique du docteur Duval. Baudelaire y entre en juillet 1866 et y meurt le 31 août 1867.
1821 : 13, rue Hautefeuille, Paris 6e. Emplacement de la maison natale, à l'actuel no 17 (l'immeuble n'est pas numéroté).
1856 : 19, quai Voltaire, Paris 7e.
1859 : hôtel de Dieppe, 22, rue d’Amsterdam, Paris 9e.