Les liminaux, la métamorphose
de l’être en sa vision

2020

Production Le Fresnoy, studio national des arts contemporains

• Environ 40 dispositifs optiques fabriqués en plastiques, verre, acier
• Multiples tirages de photographies faites au travers de ces dispositifs
• Systèmes de monstration de ces photographies


L’objectif de ce projet est de représenter ce qui voit : le voyant. Un système d’optiques qui se montrent dans les images a donc été fabriqué. Les photo-graphies produites témoignent alors de la forme de l’objet transparent qui a permis de les capturer. Entre un réel précaire et un réel impérieux, ces images insistent sur la relativité du regard et des représentations.

Les optiques entoptiques

Ces instruments optiques ont été fabriqués dans le but d’apparaître dans les images qu’ils capturent. Ils ont des défauts, des aberrations, ils sont imparfaits, car ils ne disparaissent pas dans le résultat photographique. Ils s’affirment ainsi comme morceaux de réel, au même titre que l’environnement qu’ils permettent de capter. Parfois composés d’objets préexistants ou bien totalement fabriqués, les modules optiques peuvent être associés et agencés à l’infini pour proposer des façons toujours nouvelles de voir. Lorsque ces outils sont utilisés, ils sont montés devant l’appareil photographique dénué de son objectif industriel. Dans l’exposition, ces optiques deviennent des sculptures qui font face aux clichés qu’elles ont permis de produire.

Les expériences photographiques

Ces multiples boîtes lumineuses proposent de voir les captures faites au travers des optiques entoptiques avec un regard toujours nouveau. Coincés dans des couches transparentes, les tirages argentiques se super-posent à des images digitales qui apparaissent sur un écran, devant ou derrière elles. Les visuels sont sans cesse modifiés par ces changements numériques et questionnent à l’infini ce que l’on voit ou ce que l’on a vu. De ce fait, un spectateur restant au milieu de ce paysage qui se transforme lentement ne verra jamais deux fois la même chose. Chaque boîte de lumière tente quelque chose avec les images : certaines vont les superposer, d’autres vont les associer aux mouvements d’une vidéo, d’autres vont user de phénomènes optiques qui permettent de voir autrement l’image… Une des expériences consiste aussi en la conception aléatoire de phrase descriptive de ces paysages photo-graphiques mobiles. Des mots sont sélectionnés au hasard dans une longue liste et écrivent des petites histoires qui donnent des clefs d’entrée à ce travail visuel.

Les grands films

Ces grands formats flottants permettent d’entrer complètement dans certaines des captures. Ces visions, entre figuration et abstraction, présentent un réel dont on doute, mais qui nous donne pourtant des indices tangibles d’une présence matériel avec des formes nettes qui se dessinent au milieu des apparitions lumineuses, des déformations optiques, des reflets…